La villa est magnifique, l’été brûlant, la Méditerranée toute proche. Cécile a dix-sept ans. Elle ne connaît de l’amour que des baisers, des rendez-vous, des lassitudes. Pas pour longtemps. Son père, veuf, est un adepte joyeux des liaisons passagères et sans importance. Ils s’amusent, ils n’ont besoin de personne, ils sont heureux. La visite d’une femme de cœur, intelligente et calme, vient troubler ce délicieux désordre. Comment écarter la menace ? Dans la pinède embrasée, un jeu cruel se prépare.
C’était l’été 1954. On entendait pour la première fois la voix sèche et rapide d’un » charmant petit monstre » qui allait faire scandale. La deuxième moitié du XXe siècle commençait. Elle serait à l’image de cette adolescente déchirée entre le remords et le culte du plaisir.
Auteur : Françoise Sagan
Nombre de pages : 160
Année de parution : 1954
Éditeur : Pocket (2009)
« […] j’éprouvais en face des gens dénués de toit charme physique une sorte de gêne, d’absence ; leur résignation à ne pas plaire me semblait une infirmité indécente. Car, que cherchions-nous, sinon plaire ? » (page 14)
« Il refusait systématiquement les notions de fidélité, de gravité, d’engagement. Il m’expliquait qu’elles étaient arbitraires, stériles. » (page 18)
« Il m’embrasse doucement. Je regardai le ciel ; puis je ne vis plus des lumières rouges éclatant sous mes paupières serrées. La chaleur, l’étourdissement, le goût des premiers baisers, les soupirs passaient en longues minutes. » (page 21)
« « Ce que vous appelez les formes de l’intelligence n’en sont que les âges. »
Le côté lapidaire, définitif de sa formule m’enchanta. Certaines phrases dégagent pour moi un climat intellectuel, subtil, qui me subjugue, même si je ne les pénètre pas absolument. Celle-là me donna envie de posséder un petit carnet et un crayon. » (page 25)
« Vous vous faites de l’amour une idée un peu simpliste. Ce n’est pas une suite de sensations indépendantes les unes des autres… » (page 40)
« Je pensai que toutes mes amours avaient été ainsi. Une émotion subite devant un visage, un geste, sous un baiser… Des instants épanouis, sans cohérence, c’était tout le souvenir que j’en avais.
« C’est autre chose, disait Anne. Il y a la tendresse constante, la douceur, le manque… Des choses que vous ne pouvez pas comprendre. » » (page 40)
« Ma tranquillité reposait sur cette idée stupide qu’ils se connaissaient depuis quinze ans et que s’ils avaient dû s’aimer, ils auraient commencé plus tôt. » (page 41)
« Le bonheur m’a toujours semblé une ratification, une réussite. » (page 54)
« Pour la première fois, j’avais connu ce plaisir extraordinaire : percer un être, le découvrir, l’amener au jour et, là, le toucher. » (page 85)
« Il avança un peu le visage de sorte que nos lèvres, en venant à se toucher, se reconnurent.» (page 92)
« Puis ce fut la ronde de l’amour : la peur qui donne la main au désir, la tendresse et la rage, et cette souffrance brutale qui suivait, triomphant, le plaisir. » (page 101)
« Je sentais des larmes d’épuisement, de maladresse, de plaisir s’en échapper. » (page 103)
« On s’habitue aux défauts des autres quand on ne croit pas de son devoir de les corriger. » (page 105)
« Mon corps le reconnaissait, se retrouvait lui-même, s’épanouissait contre le sien. Je l’embrassai passionnément, je voulais lui faire mal, le marquer pour qu’il ne m’oublie pas un instant de la soirée, qu’il rêve de moi, la nuit. » (page 109)
« Il avait dû ressentir la même envie que moi : se précipiter, les séparer, reprendre son bien, ce qui avait été son bien. » (page 112)
« Elle avait dû être une petite fille, un peu secrète, puis une adolescente, puis une femme. Elle avait quarante ans, elle était seule, elle aimait un homme et elle avait espéré être heureuse avec lui dix ans, vingt ans peut-être. » (page 144)
« Je le regardai : je ne l’avais jamais aimé. Je l’avais trouvé bon et attirant ; j’avais aimé le plaisir qu’il me donnait ; mais je n’avais pas besoin de lui. » (page 150)
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