Faut-il tenir compte de l’avis d’un chef de tribu sur notre société ?

Tu tombes parfois sur des livres comme ça, des trucs que tu n’as jamais croisés auparavant. C’est le cas avec Le Papalagui d’Erich Scheurmann.

C’est un bouquin qui te balance les idées de Touiavii, un chef de tribu, sur notre société occidentale. 

Les critiques, elles se chamaillent pour savoir si c’est une satire de notre société du XXe siècle ou si c’est du vrai de vrai. Mais, franchement, est-ce que ça change le fond du truc ? Le livre, il t’ouvre les yeux sur notre quotidien, et ça, c’est ce qui compte.

Le type, il cause de notre façon de voir la nudité, cette pudeur qu’on trimballe comme un boulet. Pour lui, c’est ce tabou qui rend nos jeunes complètement obsédés.

« S’ils laissaient voir ouvertement la chair, ils s’adonneraient à d’autres pensées, leurs yeux ne loucheraient pas et leurs bouches ne diraient pas de mots libidineux quand ils rencontrent une jeune fille. »

Et puis il enchaîne sur notre obsession pour l’argent :

« Ils y pensent tous les jours, à chaque heure, à chaque instant. Tous y pensent. Même les enfants doivent y penser. »

Le matérialisme, c’est pareil  :

« Eh bien, croyez-moi, il y a en Europe des hommes qui posent le tube à feu sur leur propre front et se tuent, parce qu’ils préfèrent ne pas vivre plutôt que vivre sans les objets. Le Papalagui saoule son esprit de multiples façons, ainsi il se fait même croire qu’il ne pourrait pas survivre sans les choses, comme un homme ne peut pas survivre sans manger. »

Il passe aussi par notre notion du temps, notre rapport à Dieu, et même notre vision du boulot :

« De là vient la plus grande des détresses du Papalagui. C’est bien de puiser de l’eau à la rivière une ou plusieurs fois par jour. Mais celui qui doit puiser de l’eau du lever du soleil jusqu’à la nuit, et recommencer chaque jour, à chaque heure, et doit toujours puiser tant que ses forces le peuvent, celui-là finira par lancer le seau de colère et de révolte par-dessus ce qui l’enchaîne. »

Tu peux être en désaccord avec ce qu’il dit, comme ça a été mon cas sur plusieurs points, genre cette histoire de “La maladie de penser”. Mais pose-toi la question du pourquoi. 

Qu’est-ce que ça réveille en toi ce désaccord ?

Et souvent, ça te fait défoncer les barrières que t’as mises, ou qu’on t’a mises, et ça te fait voir les choses sous un autre angle.

Signature Damien Nogaret blanc

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