Louis de funes - jusquau bout du rire

Louis de Funès

Jusqu'au bout du rire

De Stéphane Bonnotte

Sommaire

Résumé 

La Traversée de Paris, Fantômas, Le Corniaud, La Grande Vadrouille, Oscar, La Folie des grandeurs, Les Aventures de Rabbi Jacob et les tribulations du célèbre Gendarme de Saint-Tropez, sans compter ses succès au théâtre vingt ans qu’il a disparu et Louis de Funès reste le comique préféré des Français ! 

Le lecteur découvrira dans ces pages l’acteur aux mimiques irrésistibles, aux attitudes extravagantes, aux déguisements fous, l’artiste survolté, exigeant, perfectionniste et inquiet sur scène comme sur les plateaux de tournage, mais aussi l’homme fuyant les interviews et les mondanités à la ville, le châtelain épris de pêche et de jardinage, chez lui, à la campagne… 

A travers cette biographie impressionniste, enrichie de témoignages inédits et d’une fine analyse du processus du rire, Stéphane Bonnotte rend hommage à une légende du théâtre et du cinéma, et retrace l’itinéraire de ce fils d’émigrés espagnols qui fit la joie du public pendant plus d’un quart de siècle.

Caractéristiques 

Auteur : Stéphane Bonnotte
Nombre de pages : 252
Année de parution : 2002
Éditeur : Michèle Laffont

Notes 

« Voilà presque 10 ans qu’à travers un nombre invraisemblable de films, il s’est ingénié à rendre ses apparitions, en général très courtes, le plus marquant possible. » (page 12)

« […] il le déclarera plus tard : « Je crevais de faim, et sous mes yeux, dans ma boîte de nuit, des gougnafiers se gavaient de plats payés au marché noir ! » » (page 14)

« Le comique n’est jamais aussi fort quand il se base sur le réel, c’est bien connu, et les grands maîtres de cet art qu’étaient Charlie Chaplin ou Jacques Tati l’ont amplement démontré. » (page 21)

« Et si les spectateurs ne se reconnaissent pas en de Funès au premier abord, il est certain qu’ils connaissent ses différents personnages. Qui n’a pas eu un jour affaire à ce genre d’individus antipathiques ? Cet acariâtre voisin du dessous, toujours prompt à cogner son plafond avec un manche à balai quand votre radio est trop forte à son goût. Un automobiliste discourtois qui n’a d’yeux que pour sa carrosserie à peine éraflée par un tout petit accident de rien du tout causé par une dame, et qui s’insurge contre les femmes au volant. » (page 21)

« Tout le talent de ce travailleur infatigable est d’avoir questionné sans cesse son personnage, de s’être rendu compte de ses limites, puis de l’avoir nourri d’une tonne de détails et d’annotations, réalistes ou fantaisistes, jusqu’à l’élever enfin à un archétype de faux jeton sublime que lui seul était en mesure d’interpréter avec un fond de vérité troublant. » (page 22)

« Les Français adorent ce personnage auquel ils peuvent s’identifier ou identifier leur voisin : le Français moyen qui rugit, qui tempête mais qui ne se révolte pas. Il hurle contre la police, les voisins, le curé du village, les taxes. Il exprime tout haut ce que tout le monde pense tout bas : il érige sa propre vie comme une vérité absolue ! […] On respectera volontiers quelqu’un quand on se trouve en face de lui et, sitôt le dos tourné, on lui fera une grimace. De Funès apparaît donc comme un exutoire. Il aide les gens à se guérir de leur propre agressivité, de leur frustration sociale en exhibant leurs défauts condamnables, et néanmoins humains. » (page 23)

« Louis de Funès n’a rien d’un intellectuel, mais il a beaucoup réfléchi et travaillé sur les ressorts du comique. Au-delà des pitreries et des grimaces qu’il faut tout de même savoir maîtriser, il a compris que des mécanismes secrets présidaient au jaillissement de cette pulsion incontrôlée qu’est le rire. […] (Louis de Funès) vous dira qu’il n’a rien inventé :  » Le ressort du comique est toujours pareil : la hiérarchie… Le fait que quelqu’un soit obligé d’obéir à quelqu’un d’autre parce qu’il se trouve être son supérieur m’a toujours fait beaucoup rire…« * » (page 26)

« Il a joué dans près de quatre-vingts films avant d’obtenir pour la première fois un rôle important dans Ah ! Les belles Bacchantes ! C’est dire que son génie est aussi le fruit de nombreuses années d’apprentissage et de recherche. » (page 27)

« On retrouve ainsi un héros populaire national, tellement attaché à son pays qu’il n’envisage pas de le quitter, l’ascension sociale atteignant la limite que pose son humanisme, celui de vivre bien, entouré des siens, jouissant des bonnes choses de la vie qui pour lui sont toujours restées des repères fondamentaux, garants de son équilibre. » (page 29)

« Son excitation, ses pétages de plomb, c’est sa réaction face à un monde qui menace de s’écrouler et auquel il appartient. » (page 31)

« De Funès, c’est aussi l’importance primordiale de la position sociale : son personnage s’agenouille devant les grands de ce monde, et rabaisse les inférieurs… La société apparaît comme une vaste farce, où la hiérarchie domine. » (page 32)

« Je ne regrette pas la lenteur avec laquelle ma carrière s’est développée. Elle m’a permis de connaître à fond mon métier. Quand j’étais encore inconnu, j’essayais de colorer, par des détails, des mimiques, des gestes, les petits rôles qu’on me confiait. J’ai acquis ainsi un certain bagage comique sans lequel je ne pourrais pas faire la carrière que je mène. C’est pourquoi, si c’était à refaire, je recommencerais. » (page 37)

« Mais Louis de Funès passe d’un métier à un autre sans jamais s’y arrêter car, finalement, rien ne lui plaît. » (page 39)

« Il profite d’être à l’ombre des projecteurs pour faire son apprentissage, et prête tout particulièrement attention aux attitudes des gens. Des comportements que de Funès, tout au long de sa carrière, notera sur un petit carnet dans lequel il puisera pour incarner ses personnages. » (page 44)

« C’est la passion pour son métier qui permet à Louis de Funès de ne jamais baisser les bras. C’est parce qu’il est sûr d’y arriver un jour qu’il continue à courir après les cachets de figurations. Il sait que l’émotion le traverse et que rien ne peut l’arrêter. Il veut aller jusqu’au bout, avec son regard, ses gestes, sa voix et tout ce qui le caractérise. » (page 45)

« Il aura fallu qu’il attende de fêter ses quarante-trois ans pour être en vedette dans un film. » (page 57)

« Devenu star, de Funès a été traité de bougon, d’anxieux et d’angoissé… On a seulement oublié que vingt-cinq ans auparavant, il était déjà comme ça. Ce n’est pas le vedettariat qui lui est monté à la tête, car durant toute sa carrière, il lui a fallu persévérer pour y arriver. » (page 58)

En parlant de la femme de Louis de Funès :
« Dès lors, lui vouant une confiance absolue, il lui demandera de choisir pour lui parmi tout ce qu’on lui propose. Elle sera à la fois épouse, confidente et conseillère artistique. » (page 59)

« L’extraordinaire succès d’Oscar permet à de Funès d’assurer un confortable train de vie aux siens, mais plus Louis va vers la célébrité, plus il est anxieux de perdre sa popularité. » (page 59)

« De Funès est passé des petits rôles à des seconds rôles par la force de la ténacité et de la patience. » (page 63)

« Les aventures que nous fait vivre Louis de Funès ne sont pas exotiques. Elles prennent naissance dans notre quotidien. Il a une femme, des enfants, une situation et il fait avec, comme tout un chacun. De Funès aide le public français à mieux assumer sa condition. » (page 64)

« Derrière tout cela, il y a une vision cruelle de la vie : la responsabilité est la seule chose qui vaille qu’on lui cède tout et même notre intégrité. » (page 80)

« À la fin du Grand Restaurant, une séquence très intéressante montre le chef d’État enlevé en train de lui dire qu’il s’est kidnappé tout seul afin de ne plus avoir de responsabilités, afin de profiter de la nature et vivre enfin sans soucis. De Funès ne comprend pas cela. Son affabilité et son sourire disparaissent. Quand on prend le pouvoir, on le garde, ce qui signifie que nous avons une chose à respecter une seule : notre place dans la société. » (page 80)

« Et de toute façon on est faux jeton parce que le rêve ultime c’est d’être tout-puissant, c’est-à-dire d’avoir le monde à ses pieds. La guerre est alors ouverte. De Funès se méfie de tous, il ne fait confiance qu’à lui-même, seule façon de devenir peu à peu le roi ! » (page 84)

« De Funès (ses personnages), comme on l’a déjà dit, s’aplatit aussi devant les plus grands que lui et rabaisse les plus petits. La société reste ce qui détermine leurs attitudes. Subir ou bien ordonner. » (page 88)

« J’ai connu trois périodes : celle où je demandais aux producteurs ou aux réalisateurs s’ils n’avaient pas un petit quelque chose à me faire faire ; la deuxième période, c’est celle où les copains metteurs en scène disaient : « Tiens Fufu, j’ai un rôle qui pourrait te convenir » ; enfin, on a fini par me demander s’il y avait un film que j’aimerais faire. » (page 95)

« On le traitait de ringard, rajoute Galabru, car son comique était simple et on trouvait ça trop simple pour que ce soit jugé intelligent ; mais c’est cette simplicité dans le comique qui est le plus dur à trouver. » (page 102)

« Il s’en servait comme base de son comique, un comique qui raillait le sérieux de l’homme ; c’est tellement plus profond de faire rire les gens d’eux-mêmes et de leur situation. » (page 104)

« À cinquante-deux ans, Louis de Funès a déjà une centaine de films derrière lui. Il est au sommet de la gloire, une véritable institution du rire. Il croule sous des projets qui ne lui permettront pas de prendre de vacances pendant plus de deux ans. » (page 113)

« Le 22 septembre 1970, Bourvil s’éteint en lançant une dernière phrase à sa femme Jeanne : « C’est pas juste. » » « (page 114)

« De Funès est en avance sur les technologies agricoles. En effet, il bannit tous les engrais chimique pour ne faire confiance qu’aux produits biologiques, en particulier des algues marines pulvérisées. » (page 144)

« Il rend d’ailleurs beaucoup de services aux habitants et aussi à l’église, mais il ne faut surtout pas que cela se sache, tout comme les dons qu’il fait aux œuvres humanitaires. De Funès a une devise : « Quand on fait du bien, c’est pas la peine de le dire« , le dicton d’un homme bon, qui n’a jamais oublié ses difficultés avant de devenir aisé. » (page 147)

« Il travaille tout le temps. S’il ne travaille pas une scène, il l’imagine. » (page 149)

« Louis a comme peur de son ombre ; il a peur que de Funès ne s’estompe. Il craint de perdre ce qu’il a mis tant d’années à conquérir. Il est effrayé à l’idée de penser qu’il ne va plus plaire à son public et que sa popularité petit à petit pourrait s’amenuiser. » (page 149)

« Il faut dire qu’il n’a pas attendu d’être célèbre pour avoir ce caractère d’inquiet et d’insatisfait ; comme on l’a déjà souligné, ce n’est pas le vedettariat qui lui est monté à la tête, subitement. Louis est un angoissé de nature, parce qu’il a conscience de ses responsabilités d’acteur, il veut que tout soit parfait, il ne veut jamais décevoir un public qui lui est si fidèle. Être médiocre, c’est mourir cinématographiquement. » (page 150)

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